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La météo dans le Gard

100km de Millau 2016 par Domy.

Au bout du bout.
Dernière course longue sur route, j’ai opté pou le 100km de Millau !
A souffrir sur route autant me faire une dernière fois ce 100km.
Le plus dur c’est la préparation dans l’été, des sorties longues sur route, c’est pas mon truc, par contre cette année J’ai fait pas mal de sorties nature pour protéger mon genou et mon dos.
Deux mois de préparation et je prends la route avec Bribri, Coco et Jean Luc pour le marathon et Cricri en supportrice.
Mon but, si pas de douleurs finir en moins de 12h42 sinon le finir pour le plaisir.
Vendredi, nous arrivons tôt sur Millau pour les retraits des dossards (comme d’habitude) petit goûter du terroir et on papote un peu avec les copains / copines.
Allez direction Ségur, notre lieu d’hébergement.
Après un bon petit apéro Jurassien, on se charge en sucre lent et hop, un gros dodo.
Samedi 6h, tout le monde debout et après un petite déjeuner de sportif, nous nous préparons.
Direction Millau, 9h nous sommes dans le sas de départ, qqs photos avec les futurs champions et chacun se place selon sa perf !
Cricri me rappelle pour qui je cours, et que dans les mauvais moments d’y penser !
Pas possible d’oublier j’ai sa photo sur mon dossard, bisous Giulia, papy vas finir.
10h, c’est parti, je me caille un peu avec mon débardeur mais ca va se réchauffer un peu.
Départ cool, j’en profite pour filmer le magnifique paysage.
Je blague tout le long avec des coureurs différents, certains que je connais et d’autres non !
Je reste un bon moment avec une rencontre facebook, Françoise qui vient de la Bourgogne.
Le temps passe plus vite comme ca et cette allure me le permet aussi.
Ca y est j’arrive déjà au 25km, chrono au top, je suis dans la cadence.
Commence à faire bien chaud, je bois beaucoup mais transpire pas tant que ca, bizarre !
40e, je vois Bribri devant moi, je la motive et elle repart de plus belle.
Arrivée sur Millau, toujours autant de monde qui vous encourage, j’arrive au niveau du parc, Cricri prend la photo et me dit que tous le monde a souffert et qu’ils ont fait plus que prévue, pour ma part je passe dans le bon tempo mais un peu émoussé !
Je repars du 42km et prends a direction de Sainte Afrique, à peine sortie du parc que mes premières crampes arrivent ?
Je me dis déjà que ca va être dur pour moi de le finir, mais j’étais encore loin de savoir ce qui m’attendais.
La deuxième partie et plus en marcher / courir et heureusement !
Je passe sous le pont de Millau ou surprise je double Martine Volay, championne de trail mais en difficulté ici.
Une fois passé le photographe une belle descente, chouette je vais pouvoir me laisser aller ?
Mauvaise surprise je vais moins vite que sur le plat, j’ai du mal a rester a 8 kmh.
Bon tant pis, je gère on verra mieux après.
Guère mieux par la suite, je traverse les villages et ma cadence et de plus en plus faible et les crampes sortent de tout les bords, comprends pas, pour tant j’ai bien bu tout le long ?
Je sais maintenant que les 50 derniers km vont être plus que dur, mais je savais pas encore que ca allait être de la souffrance.
Je monte Thiergues en marchant, là ca va, la descente vers Sainte Afrique se fait cool avec déjà 1h de retard.
Je ma change car la nuit risque d’être fraîche.
J’attaque les 6km de montée en marche rapide comme j’ai travaillé dans la prépa, je double énormément de coureurs, certains trottine et râle quand je les passe !
Il fait nuit, j’allume ma frontale et arrive sur Thiergues la descente, je me laisse aller un peu et gagne du temps.
Suis bien même si mes jambes me font mal et je rejoins le plat.
Aie ! Plus possible de courir, je crois que tout est parti dans cette descente, je tente bien de trottiner mais je m’aperçois très vite que c’est de la marche rapide que je fais, enfin rapide c’est un grand mot, disons que j’ai toujours un pied colle au sol quoi !
Je suis de plus en plus mal, j’avale un peu de tout, soupe, coca, eau et chocolat fromage mélangé.
Mes chevilles sont bloqués, comme Coco sur le grand raid de la Réunion, donc je traîne les pieds.
Je passe Saint Géorges de Luzençon, avant dernier ravito mais je m’arrête pas car y a le bus des coureurs qui abandonnent et je ne veux pas les voir.
Je suis vers le 88km, pas envie de lâcher maintenant.
Il me semble que les bus sont pleins, j’ai croisé pas mal de monde en difficultés, je crois que cette année va être très sélective.
Je marche avec un bon groupe qui annonce que nous allons rentrer en moins de 14h, super ca !
Nous passons sous le pont illuminé en bleu et nous nous laissons aller, enfin les autres !
Pour ma part le bout du bout va commencer là.
Km93, et impossible d’avancer, je suis planté comme un CON sur cette route.
Cette descente et trop raide pour moi, les crampes sortent de tout les côtés, obligés de stopper sur le bord de la route, pas possible d’étirer une crampe car dés que je me baisse j’en réveille une autre !
Obligé d’attendre qu’elle passe.
La douleur devient trop forte et je tombe dans les pommes, des coureurs me relève, me font passer la crampe et me remette sur le bon chemin.
Je tente de repartir mais pareil, boum par terre.
Je vous avoues qu’à ce moment là je me suis posé beaucoup de questions, pas toujours bonnes les réponses, mais j’ai cru que j’allais crevé comme un chien écrasé au bord de la route !
Enfin de compte j’ai mis 30’ pour descendre 1km, le temps a mes muscles de se décontracter et me remotiver pour finir, merci Giulia.
Je ne sens plus mes pieds et ma langue me parait gelée et en plus je grelotte de froid !
Pas la grande forme quoi. Arrivé à Creissels ou Cricri et Bribri me rejoignent, j’ai bien vu dans leurs yeux que j’avais une sale gueule, mais heureusement qu’elles sont venues, la fin du parcours a été moins dur, plus que 5km.
Le plus marrant c’est que je parlais bizarrement, un cheveux sur la langue, une impression que mes dents sortaient de ma bouche !
Nous marchons a 2 kmh, mais le paysage passe vite, on blague et le moral va mieux, beaucoup d’abandons cette année, moi je me suis promis de le finir, donc je vais le finir, passage du pont du km98.
Allez je tente de reprendre un peu le jog, les filles me donnent la cadence et j’arrive dans le parc, pas questions d’arriver en marchant.
Petit jog pour arriver et monter les deux tremplins qui font très mal.
Je prends mon temps pour la photo finale et savoure ce moment ou un amateur se prend pour un champion, c’est ma dernière je veux savourer !
La descente de l’arrivée je suis obligé de la faire en marche arrière, moins douloureuse pour les jambes.
Ca y est c’est fait, mais a quel prix !
Je croyais connaitre mon maximum ( Grand Raid de la Réunion), mais on peu aller plus loin encore, là je suis sur je suis allé au bout du bout.
Je le sais très bien, j’ai pris qqs risques avec ma santé, promis je le referai plus jamais j’ai une petite fille à voir grandir maintenant.
Mais quel souvenirs je vais en garder, 50km de dur et 50km de souffrance ?
Heureusement que le cerveau est bien fait, il ne gardera que les bons moments, les repas et apéros avec les Gambadeurs, les discutions et photos avec les copains, la beauté des paysages tout le long du parcours et cette arrivée sur Millau.
Pour l’instant ne me parlais plus de route, je crois que j’ai eu une overdose là !
Je vais faire cool jusqu’en 2017, par contre J’espère que mon récit ne va pas vous dégoutter des courses longues sur route et je vous invite à faire le 100km de Millau au moins une fois pour ressentir ces émotions de fin de course.
N’oubliez jamais qu’un centbornard est déjà un champion son temps importe peu !
Je tiens quand même a féliciter nos Marathoniens qui ont donné leurs maximum et surtout Bribri pour son podium et Jean Luc pour sa première participation, bon repos à tous…

Publié le : 28/09/2016 | réagir a cet article
Ecrit le : 2/10/2016 par philippe
Magnifique récit, cela me dégoute pas d’en faire un j’ai jamais eu l’idée d’en faire un.

Ecrit le : 1/10/2016 par Didier
Ton récit est superbe, il m’a donné des frissons. Bravo pour cette performance, certe au bout du bout, voir au delà du raisonnable mais on ne peut être qu’admiratif de ta ténacité et ton mental. Bonne récup et à très bientôt sur de nouvelles aventures.

Ecrit le : 29/09/2016 par Kathy
Bravo Domy, contente quand même que finalement tu choisis la vie ! Ta petite fille peut être très fière de son papy.

Ecrit le : 28/09/2016 par coco
Beau récit fort dans la tête. Prend soin de toi 😉 nous avons encore beaucoup de train a faire ensemble.

Ecrit le : 28/09/2016 par Mag
Wouah. Poignant ton récit Domy. Tu peux être fièr de toi pour les bonnes choses. Le reste s’oubliera vite mais on sera là pour te le rappeler si la folie te rattrape. On se sent petit quand on lit ça. Un grand bravo à toi. J’admire ta performance sportive et mentale. J’aime moins les risques que tu as pris mais l’un n’allait sûrement pas sans l’autre. Profite d’un bon repos maintenant. Reprends des forces !







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